Apprendre à gérer ses finances personnelles ce n’est pas une sinécure peu importe la période de sa vie ou sa situation financière, que l’on utilise une méthode de gestion automatisée ou non. C’est encore plus difficile lorsqu’on apprend toute seule, ou bien lorsqu’on n’a jamais réellement appris parce qu’on n’a jamais vraiment évolué dans un environnement qui encourage l’intelligence financière pour gérer son budget. Cependant, on doit apprendre à faire son budget chaque mois, le plus simplement possible, pour vivre en cohérence avec ce qu’on possède et ne pas vivre au-dessus de ses moyens et risquer ainsi de se mettre en danger.
La plupart des personnes a peur de se confronter à ses finances personnelles par peur de se découvrir à travers ses dépenses quotidiennes, parce que c’est effectivement en examinant l’état de ses finances qu’on peut découvrir quelles sont ses priorités. On se rend ainsi compte où va son argent, et où il ne va pas. On a peur aussi parce qu’on se sent coupable avant même d’avoir plongé le nez dans ses finances personnelles parce qu’on sait déjà qu’on a peut-être un rapport compliqué à l’argent.
Généralement, la prise en main de ses finances personnelles par l’élaboration d’un budget prend deux formes. Soit on constate qu’on est en déficit, c’est-à-dire qu’on dépense plus que ce qu’on a à disposition, soit on est en surplus budgétaire, c’est-à-dire qu’on constate une prépondérance des recettes prévues sur les dépenses. Ce surplus budgétaire sous-entend souvent qu’on arrive à créer un revenu excédentaire qui permet de se maintenir à flots parce qu’on exerce un contrôle sur ses dépenses. Et à ce titre, on est financièrement intelligent parce que le surplus budgétaire permet de rembourser ses dettes sans être asphyxié, d’augmenter ses dépenses ou investissements. En revanche, lorsqu’on est en déficit budgétaire, on a très peu de marge de manoeuvre.
Il y a même des personnes qui ne se rendent pas compte qu’elles sont en déficit budgétaire parce qu’elles ont peu de visibilité sur leurs finances personnelles. Elles dépensent donc systématiquement plus qu’elles gagnent et accumulent forcément des dettes. Mon conseil à ces personnes serait donc plutôt de faire un état des lieux de sa situation financière et de s’engager à faire régulièrement son budget. De plus, ces personnes doivent aussi et surtout chercher à générer un surplus dans leurs finances personnelles parce que vivre en-dessous de ses moyens n’est pas une stratégie viable sur le long terme.
Cela doit être une priorité de générer un surplus, donc de revoir aussi ses habitudes de consommation et mettre en place un plan d’épargne. Cette épargne est une dépense, ou du moins elle doit être considérée comme telle au même titre que les dons et les investissements. Oui, les dons, on en vient. En tant que chrétien, le don doit faire partie intégrante de notre vie. Se payer en premier oui, mais payer Dieu qui est notre partenaire à travers le don sous ses multiples formes c’est encore mieux (denier, quête, dons aux associations, dons directs aux personnes, …).
Il est vrai que se payer en premier et payer Dieu est souvent difficile parce qu’on se dit qu’on n’aura plus grand chose pour vivre. Justement, ce déficit doit nous pousser à augmenter nos revenus, c’est-à-dire à trouver des solutions pour résorber ce déficit. En d’autres termes, le manque d’argent doit te pousser à trouver les bonnes solutions pour en gagner davantage. J’insiste sur les bonnes solutions car faire de l’argent pour de l’argent quand on est chrétien n’a pas beaucoup de sens à mon avis, car comme le dit si bien le Compendium du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC), la fin ne justifie pas les moyens. S’enrichir malhonnêtement est en effet condamnable et l’argent devient une idole lorsqu’il est convoité avec cupidité. De plus, consacrer sa vie toute entière à chercher à gagner toujours plus d’argent ne confère pas à l’existence d’un enfant de Dieu un but adéquat.
Quoi qu’il en soit, il faut retenir que l’établissement d’un budget est un processus à aborder un pas après l’autre, il faut donc y aller à son rythme et ne pas hésiter à demander de l’aide si on se rend compte qu’on en a besoin. Savoir demander de l’aide c’est faire preuve d’une grande humilité.
Grâce-No.