Vie chrétienne

Pratiquer la correction fraternelle #77

Qu’est-ce que la correction fraternelle? Si certains d’entre nous savent exactement de quoi il s’agit, d’autres en revanche ne le savent pas. Et ceux qui savent de quoi il s’agit ont souvent peur de mettre en pratique la correction fraternelle. Ce qui est d’ailleurs étonnant parce que lorsqu’on aime, on doit vouloir le meilleur de l’autre.

Je me suis moi-même posée la question parce que je me demande parfois si je veux le meilleur des autres, et si je n’ignore pas certaines de leurs frasques parce que je veux éviter la confrontation. Pourtant on m’a déjà reproché d’être une donneuse de leçons, ce que je ne suis absolument pas. Il est vrai que dans mes façons de faire, je peux donner l’impression d’être intransigeante, mais c’est à dessein. Je suis de ceux qui croient que le péché peut vraiment nous mener au fond de l’abysse et parfois on ne s’en rend pas compte. Donc on a besoin des autres pour nous ramener sur le droit chemin quand le péché nous empêche d’entendre la voix de Dieu. En quoi est-ce donc mal de dire que c’est mal lorsque ça l’est? Cela ne veut pas dire que je suis parfaite, bien au contraire. Je sais tellement bien quels dégâts engendrent le péché dans les vies. C’est donc une question de santé publique spirituelle!

Ce n’est pas de l’orgueil que de pratiquer la correction fraternelle surtout si cela se fait sous le regard du Seigneur. Comme nous l’expliquent l’Evangile (Mattieu, 18,15-18) et le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC 1829), la correction fraternelle est une obligation pour nous chrétiens. Mais, pour corriger, afin de ne pas blesser ou justement passer pour la donneuse ou le donneur de leçons, il y’a certains préalables nécessaires :

  1. D’abord, il faut prier et discerner sur ce qu’on va dire à l’autre.
  2. Ensuite, il faut se sentir libre de dire ce qu’on a à dire parce que ça nous appartient pas. C’est une parole qui est destinée à celui à qui on doit la délivrer.
  3. Puis, il faut se demander pourquoi est-ce qu’on veut corriger l’autre. Qu’est-ce qui motive notre acte? Est-ce que c’est par orgueil? On doit faire preuve d’humilité lorsqu’on entreprend de corriger;
  4. Il faut également  faire preuve de prudence parce que ce qu’on a l’intention de dire doit entraîner un changement de comportement. On ne corrige pas seulement en paroles mais en actes. Ce qui d’ailleurs devrait nous pousser à nous demander : comment est-ce que soi-même on témoigne du Christ dans sa vie?
  5. Enfin, on doit faire preuve d’humilité, d’amour et de miséricorde parce que la correction fraternelle vise le bien de la communauté.

La correction fraternelle est un fruit de la charité et un fruit de la conversion qui se réalise dans la vie quotidienne. Et, pour corriger l’autre de sorte à éviter les offenses, il faut dans un premier temps aller le voir seul à seul pour en parler. Puis dans un second temps, si la première étape est tenue en échec, il faut aller rencontrer l’autre en étant accompagné. Enfin, si ces deux premières étapes ne produisent aucun fruit, la correction fraternelle doit dans ce cas se faire en communauté.

Si la personne refuse d’écouter même la communauté, on se doit de la traiter comme un païen. C’est assez dur n’est-ce pas? Ce n’est pas de moi mais c’est l’évangéliste qui le dit. Donc dans ce cas, on peut aussi dire que l’évangéliste est un donneur de leçons. Traiter la personne comme un païen c’est la traiter comme ne faisant plus partie de la communauté parce qu’elle refuse de se convertir. Dans ce cas, cette personne appartient à satan et non plus au Seigneur.

La correction fraternelle est liée au deuxième commandement :

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 20,39)

D’ailleurs, le plus grand exemple ou modèle de correction fraternelle, c’est le Christ lui-même qui le donne lorsqu’il pardonne à la femme adultère lorsqu’il lui dit « Va, désormais ne pèche plus » (Jean 8,11) alors que tout le monde voulait la lapider selon ce que prévoyait la loi en cas d’adultère.

Pour finir, il faut noter tout de même qu’il y a quelques obstacles à la correction fraternelle. Ce sont raisons qui font qu’on ne corrige pas toujours son prochain même lorsqu’on devrait le faire pour une question de vie ou de mort, « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 6,23). Parmi ces raisons, on peut noter :

  • La peur de déplaire à l’autre,
  • La crainte d’ingérence,
  • Le malaise par rapport à soi-même,
  • On ne veut pas blesser l’autre et perdre son amitié.

Quoi qu’il en soit, nous devons garder en tête que la correction fraternelle participe au bien de la communauté car nous sommes tous les membres d’un seul corps, et nous devons prendre soin les uns des autres. Quand je relis mon histoire sainte personnelle, c’est un exercice que je fais en ce moment, je revois tellement de moments où j’aurais aimé que quelqu’un ose me corriger parce qu’il m’aime et surtout aime le Seigneur. Je souhaite que le Seigneur vous accorde d’avoir de telles personnes dans votre entourage et je vous laisse avec ces paroles :

« Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, qu’il le sache : celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. » (Jean 5,19-20″

Que Dieu vous bénisse et à bientôt!

Grâce-No.

Grâce-No

J'aide et encourage les femmes à se développer intégralement (corps, âme, esprit) pour devenir authentiques et embrasser leur vocation (fille, épouse, mère) pour rayonner au monde. Sur cette plateforme d'inspiration chrétienne je parle de divers sujets, dont la foi, le célibat, les rencontres, le couple, le mariage, ...

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