Hello!
Pour commencer, j’aimerais situer les choses. Boaz, ça te dit quelque chose? Dans ma version (Bible de Jérusalem) c’est plutôt Booz, mais je vais utiliser Boaz parce que c’est plus souvent utilisé et plus classe 😀
C’est pas tout, mais plus sérieusement, pour en revenir à l’histoire, car évidemment il s’agit du livre de Ruth si tu ne t’en doutais pas. Ce livre raconte l’histoire de Ruth la moabite, qui va devenir la femme de Boaz, en application de la loi du lévirat. D’après la présentation qui en est faite, ce livre a pour intention principale de montrer comment est récompensé la confiance qu’on met en Dieu. Ici en l’occurrence, sa miséricorde s’étend jusque sur une étrangère en la personne de Ruth.
Cette histoire est très utilisée dans le monde chrétien comme illustrant parfaitement l’attente patiente d’une femme pour le mariage. Ruth est celle qui est montrée comme travaillant, patientant, dans la confiance et le dévouement, et, c’est sur elle que Boaz va jeter un regard particulier. Puis finalement, il fera d’elle son épouse. On dit alors à toutes celles qui aspirent au mariage d’être comme Ruth, d’attendre patiemment leur Boaz.
Personnellement, je préfère de loin l’histoire d’Adam et Ève, plus romantique, parce que celle de Ruth me laisse un peu sur ma faim, même si les deux se complètent inévitablement. Avec Adam et Eve il y a un autre type d’enseignement à tirer par rapport aux relations hommes/femmes. Non pas que l’histoire de Ruth ne puisse être citée en exemple, mais je ne pense justement pas qu’elle puisse être le seul exemple, et qu’on ne devrait pas s’en contenter lorsqu’on explique aux hommes et aux femmes qui aspirent au mariage, quelle est la vision spirituelle de celui-ci, et quel est le plan de Dieu pour l’Homme à travers le mariage. Au-delà de la portée spirituelle qu’on donne au récit, je crois que toutes les situations ne se valent pas, notamment en ce qui concerne Boaz parce que la complexité des relations hommes/femmes fait que l’homme n’est pas forcément le Boaz décrit dans cette histoire, et la femme une Ruth. Évidemment, on encourage aussi chacun à développer les qualités et attitudes qu’on peut y déceler pour se préparer à la saison du mariage qui est une autre étape de la vie lorsqu’on a pleinement vécu la précédente.
Résumons un peu….
Ruth est une moabite. Elle est la bru de Noémi, femme d’Elimélek. A cause de la famine Elimélek va aller habiter le pays de Moab avec toute sa famille, c’est-à-dire sa femme Noémi, ses deux fils et leurs femmes, dont Ruth. Après la mort des trois hommes, Noémie va suggérer à ses brus de retourner auprès de leurs familles, et elle va leur souhaiter que Yahvé leur accorde à chacune de trouver une vie paisible dans la maison d’un mari. Selon la vision de Noémie, on pourrait penser que ses brus sont encore en âge de se remarier. C’est pour cette raison qu’elle estime, qu’il n’est pas bon qu’elles soient seules. Alors que l’une d’elle va choisir de s’en aller, Ruth va rester auprès de Noémie. Ce que je note c’est la fidélité de Ruth, qui, malgré la mort de son mari, choisit de demeurer auprès de sa seconde famille, et donc auprès de Noémie. Elle est fidèle à son mari même après sa mort.
Ensuite Ruth va se retrouver dans les champs de Boaz qui est un parent d’Elimelek, puisqu’ils étaient du même clan. Tout porte à croire que Noémie savait à qui appartenaient les champs. Toutefois, avant de se retrouver dans ces champs, Ruth va demander la permission à Noémie: «Permets-moi d’aller dans les champs glaner des épis derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce» (Ruth 2:2). Ruth ne sait évidemment pas aux yeux de qui elle va trouver grâce. Ici encore, il y a une qualité qui ressort concernant Ruth. On voit qu’elle est respectueuse parce qu’elle demande la permission à Noémie, pour être sûre qu’elle a son consentement avant d’entreprendre une action.
L’entrée en scène de Boaz
Boaz est croyant, on le voit dans sa façon de saluer les moissonneurs quand il rentre de Bethléem: «Que Yahvé soit avec vous!» (Ruth 2;4). Il va remarquer Ruth, et se renseigner sur elle auprès du chef des moissonneurs. Ruth quant à elle ne savait pas que c’était le champ de Boaz, elle se contentait de travailler puisqu’elle avait obtenu l’aval de Noémie pour le faire, alors que Noémie semblait savoir à qui était ce champ.
Le chef des moissonneurs, pour répondre à Boaz présente plutôt bien Ruth. Elle s’est fait une bonne réputation parce qu’il la présente comme étant humble, respectueuse, et travailleuse. Ce sont notamment les qualités qu’on peut lire à travers la présentation qui en est faite. De plus, on voit que Ruth ne demandait pas grand chose, donc elle n’était pas matérialiste ou vénale. C’est une qualité de plus. Boaz lui fait alors savoir, en s’adressant directement à Ruth qu’il ne veut pas qu’elle aille glaner dans un autre champ, et il lui montre qu’il prend soin d’elle puisqu’il interdit aux serviteurs de la frapper. Reconnaissante, Ruth tombe face contre terre: «Comment ai-je trouvé grâce à tes yeux pour que tu t’intéresses à moi qui ne suis qu’une étrangère?» (Ruth 2;10) Boaz va lui répondre ainsi: «C’est qu’on m’a bien rapporté […] tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari; comment tu as quitté ton père, ta mère et ton pays natal pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais connu, ni d’hier ni d’avant-hier. Que Yahvé te rende ce que tu as fait et que tu obtiennes pleine récompense de la part de Yahvé, le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es venue d’abriter!» (Ruth 2;11-12) La réputation de Ruth l’a donc précédé, et Boaz est tombé sous son charme à travers ce qu’on lui a dit d’elle et il la bénit au nom de Yahvé. La réponse de Ruth à Boaz est pleine de sens: «Puissé-je toujours trouver grâce à tes yeux, Monseigneur! Tu m’as consolée et tu as parlé au coeur de ta servante, alors que je ne suis même pas l’égale d’une de tes servantes.» (Ruth 2;13) En répondant ainsi, Ruth montre à Boaz qu’elle ne lui est pas indifférente. De plus, elle lui manifeste du respect en lui conférant un rang supérieur en s’abaissant elle-même, bien plus qu’une servante.
Suite à cet échange entre Boaz et Ruth, celle-ci va se retrouver à la même table que Boaz, après quoi, celui-ci donnera l’ordre qu’on la laisse glaner entre les gerbes et de ne pas la molester. Et, il va plus loin en leur suggérant de laisser tomber quelques épis afin qu’elle les ramasse. En l’invitant à sa table, Boaz manifeste clairement un intérêt particulier pour Ruth. Suite à ce qui s’apparente à un premier rendez-vous, il va lui faire une faveur pour lui faciliter le travail lorsqu’elle ira à nouveau glaner les épis dans les champs.
De retour à la maison, Ruth va tout raconter à Noémie qui bénit Boaz et qui conseille à Ruth de rester auprès de ses servantes, parce qu’elle n’y sera pas maltraitée. Ruth va donc glaner dans les champs jusqu’à la fin de la moisson des orges et des blés. Elle ne s’arrête pas de travailler, elle ne se laisse pas distraire par l’intérêt que lui manifeste Boaz. Mais au contraire, elle lui en est reconnaissante en continuant à travailler et à profiter des faveurs qui lui ont été faites.
Dans la suite du récit, on voit que Noémie veut la remarier, parce qu’elle lui demande de se laver et de se parfumer afin d’aller se coucher auprès de Boaz, du moins à ses pieds pour que Boaz décide de ce qu’il veut en faire. Ce qu’elle va bien évidemment faire. Boaz va avoir un frisson au milieu de la nuit et se rendre compte que c’est Ruth. Dans cet échange où elle va décliner son identité, Boaz va conclure en la bénissant à nouveau.
Concernant Noémie
Noémie joue un rôle central dans les événements. Je l’assimile à ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui, un guide spirituel, un mentor, ou encore coach, etc. Noémie a une vision et un recul que Ruth n’a pas. Elle a bien constaté que Boaz s’intéressait à elle d’une façon différente. Dans l’obéissance, Ruth va donc faire confiance à sa belle-mère et agir selon ce qu’elle lui dit, puisqu’elle n’est pas non plus indifférente aux attentions de Boaz.
Par cette parenthèse sur Noémie, je veux justement montrer que les relations hommes/femmes sont tellement complexes qu’on a parfois besoin d’être accompagné, conseillé, enseigné et c’est ce que Noémie va faire avec Ruth, malgré le fait que celle-ci a déjà une expérience conséquente de la vie maritale.
Dans la suite du récit… On va avoir tout ce qui est relatif à la loi du lévirat…
Mais ce n’est pas ce qui m’intéresse particulièrement.
Que peut-on dire de tout cela!
Ce récit est très intéressant et je trouve dommage qu’il soit souvent tronqué et réduit au seul message qui consiste à dire aux femmes célibataires qui aspirent au mariage d’attendre leur Boaz. De travailler à servir le Seigneur, à se faire une bonne réputation comme Ruth, à être respectueuse, etc., et au moment où elles s’y attendront le moins, Boaz fera son entrée sur scène et il va courtiser sa Ruth, mais qu’il n’appartient pas à Ruth de courtiser Boaz.
Sur ce point, je suis assez d’accord. Ce n’est pas à Ruth de le courtiser ouvertement. Mais ce qu’on oublie de regarder, c’est que Ruth n’est pas une jeune femme célibataire, mais elle a déjà été mariée et est donc veuve. De plus, elle est fortement conseillée et épaulée par sa belle-mère Noémie qui veut l’établir à nouveau afin qu’elle soit heureuse parce qu’elle est encore assez jeune pour se marier et fonder une famille. Lorsque Noémie lui demande d’aller glaner dans les champs de Boaz, elle sait très bien à qui appartiennent ces champs. Évidemment, elle ne pouvait pas savoir que Boaz allait s’intéresser à Noémie de cette façon, mais elle a été instigatrice en favorisant la rencontre, sinon Boaz n’aurait jamais rencontré Ruth.
C’est qui ton Boaz?
Comment savoir alors qui est notre Boaz si pendant qu’on glane les épis, il ne se manifeste jamais! 😂😂😂
Je ne suis pas en train de dire qu’il faudrait tout s’autoriser, c’est-à-dire se mettre à la recherche d’un Boaz comme si c’était le but ultime, mais il faut considérer toute l’histoire, et pas uniquement des bouts de celle-ci.
Oui, Ruth a des qualités que les femmes devraient développer, et des attitudes qu’elles devraient avoir, surtout si elles aspirent au mariage. Elles doivent s’occuper des choses du Seigneur dans l’attente patiente de trouver grâce à ses yeux et rencontrer Boaz.
Qu’en est-il alors de Boaz?
Je n’en entends que très peu parler! Les hommes, tout comme les femmes ont besoin d’une Noémie à leurs côtés à mon avis.
Dernièrement, j’ai fait une blague sur ce récit en disant:
«Boaz a la vision, il a des champs. Ne devrais-je pas aller glaner les épis dans ses champs?»
Ce que j’essayais juste de signifier par là, c’est que si je (Ruth) remarque le frère (Boaz) avant que lui ne me (Ruth) remarque, ou peut-être qu’il l’a fait, nous n’en savons rien. Ne devrais-je pas me montrer comme Ève l’a fait en se baladant devant Adam pour que celui-ci la voit? Ne devrais-je pas aller glaner les épis dans ses champs?
On nous explique que Boaz était prêt à se marier, il travaillait, possédait des champs (vision), de plus, il était croyant, donc tout naturellement, il a porté un regard sur Ruth. En tant que femme, si le frère (Boaz) que je remarque est dans cette situation, et qu’il n’ose pas, comme Boaz a osé en se renseignant sur Ruth, en s’intéressant à elle, Ruth ne devrait-elle pas se rendre visible aux yeux de Boaz pour favoriser la rencontre? Autrement dit le séduire, non pas ouvertement comme on ferait du rendre dedans à quelqu’un, mais aussi subtilement qu’une femme puisse charmer naturellement un homme. Je n’ai pas vraiment eu de réponse à mon questionnement et il demeure.
Cette réflexion est partie d’une vidéo que j’ai visionnée en ligne qui parlait des relations hommes/femmes et qui essayait de mettre en évidence le fait que dans le milieu chrétien, il y a tellement de tabous et de non-dits que les hommes n’osent pas aborder les femmes et vice-versa. Finalement on a une grande proportion de célibataires dans l’Eglise. Ce qui est d’autant plus aberrant que si on aspire au mariage, il va bien falloir briser la glace pour bâtir des amitiés qui peuvent éventuellement aboutir aux fiançailles et ensuite au mariage. Que faire alors lorsque des deux côtés il y a comme une peur réciproque d’oser la rencontre?
Boaz aurait-il pu épouser Ruth s’il ne s’était pas d’abord intéressé à elle? Ruth aurait-elle pu manifester la réciprocité de ses sentiments à Boaz si elle ne s’était pas sentie respectée par lui? Noémie qui avait plus de sagesse que Ruth lui aurait-elle conseillé de se rendre aux pieds de Boaz si elle n’avait pas compris qu’il avait posé sur elle son regard?
Oui, je pose beaucoup de questions…
Je pose toujours des questions!
Si tu as des réponses, je veux biens les lire.
Tout ceci pour dire que selon-moi ce texte est beaucoup trop souvent tronqué. Les fréquentations ne sont pas si simples et ne s’établissent pas aussi simplement. Et si on veut en dégager plusieurs contours, il vaut mieux considérer le texte tout entier et aussi considérer le fait que Ruth était épaulée par Noémie qui la guidait et la conseillait, alors que Boaz était un homme prêt à faire une rencontre et à assumer les charges relatives à l’entretien d’une famille puisqu’il travaillait et possédait des champs. De plus, il avait placé sa foi en Yahvé.
Comment est donc finalement récompensé la confiance qu’on met en Dieu et comment se manifeste sa miséricorde envers Ruth?
Comme je le disais au début, le livre de Ruth a pour intention principale de montrer comment est récompensé la confiance qu’on met en Dieu. Ici en l’occurrence, sa miséricorde s’étend jusque sur une étrangère. Je crois qu’il s’agit de la confiance tant de Boaz en Dieu, que de Ruth en Dieu, mais surtout Ruth. Elle a tout abandonné et elle a fait confiance au Dieu de Noémie et Boaz, c’est-à-dire Yahvé. Après avoir vécu la douleur du deuil relatif à la perte de son mari, après avoir accepté l’éloignement d’avec sa famille, le Seigneur Yahvé étend sur elle sa miséricorde et celle-ci lui fait trouver grâce aux yeux de Boaz qui va faire d’elle son épouse et ainsi lever son malheur.
Quant à moi, je retourne à mes réflexions… 🙂
Sois-béni et surtout continue de glaner les épis en attendant ton Boaz! 😂😂😂👍
Une passionnée du Christ.